Guide des formations juridiques 2015 - page 127

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DROIT DES AFFAIRES
Pierre LUMEAU
Avocat département fusion-acquisition au sein du
Master 2 – Droit de l’entreprise et des Affaires – DJCE
Université de Poitiers
Le droit des affaires a de multiples
visages. La notion même est
diffuse, qui englobe le droit des
contrats d’affaires et des garanties,
le droit commercial général, le droit
des sociétés, le droit financier, le
droit fiscal, le droit social, le droit
économique, le droit de la prévention
des défaillances d’entreprises, le
droit de la propriété industrielle, ou encore le droit du commerce
international. Cette diversité implique un choix fondamental
pour l’étudiant entre un Master généraliste en droit des affaires
et un Master plus spécialisé. Un master généraliste a l’immense
avantage de permettre à l’étudiant d’avoir une perception globale
de l’entreprise, véritable colonne vertébrale du droit des affaires.
Cette pluridisciplinarité est précieuse à l’heure où les cabinets
d’affaires développent des spécialités nécessitant des compétences
transversales, telles que le private equity ou le restructuring. Un
master plus spécialisé garantit quant à lui une formation de niche,
qui peut correspondre à de forts besoins du marché de l’emploi.
Que l’on songe par exemple au développement exponentiel de la
compliance, soutenue par l’émergence de la RSE.
Quels sont les prérequis pour suivre un Master en droit des affaires
? Une bonne maîtrise du droit civil est indispensable, conjuguée
avec une appétence pour les problématiques économiques. Avoir
suivi un enseignement de comptabilité est évidemment un atout.
Cette spécialité requiert également, plus encore que d’autres,
une parfaite maîtrise de l’anglais, qui est aujourd’hui un critère de
recrutement dans les directions juridiques et dans les cabinets
d’affaires. La poursuite d’un LLM après le Master est susceptible, de
ce point de vue, de compléter ou valoriser le parcours de l’étudiant
qui se destine au droit des affaires.
Ledroitdesaffairesneconstituepasunematière
en soi mais plutôt un amalgame de matières
complémentaires, voire indissociables.
Aunombredecesmatières figure, notamment,
le droit des sociétés que j’exerce au sein du
cabinet FTPA ; cabinet que j’ai intégré à la suite de mon stage final
réalisé au sein de son département Fusions-Acquisitions. Cette
matière, particulièrement vaste, nous permet de suivre l’évolution
d’une structure et de son/ses dirigeants, de la création de la société
jusqu’à d’éventuelles opérations de croissance externe et/ou de
transmissions patrimoniales.
Ces différentes opérations impliquent également de travailler en
étroite collaboration avec des spécialistes d’autres matières (fiscalité,
droit social, etc…), dont l’intervention s’avère indispensable.
Le volet contentieux que recouvre le droit des affaires ne peut, non
plus, être négligé et son expérience vient souvent nourrir l’activité de
conseil. Il est, toutefois, rare de pouvoir concilier les deux activités
sans faire face à d’inextricables difficultés de calendriers.
De nombreux cabinets de droit des affaires, dits « Full services »,
offrent un panel variéle plu de compétences, afin de pouvoir répondre
aux demandes de leurs clients.
Le droit des affaires est, enfin, l’un des domaines du droit qui vous
offrira le plus de possibilités d’intervenir à l’international. La maitrise
d’une seconde langue y est donc indispensable. Attendez-vous, à
cet égard, à ce que les cabinets d’affaires considèrent la maitrise de
l’anglais comme un prérequis…
Marie CAFFIN-MOI
Professeur à l’Université de Cergy-Pontoise
Co-directrice du
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