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Une spécialisation en contentieux et en
arbitrage offre aux étudiants une opportunité
exceptionnelle d’intégrer de nombreux
cabinets d’avocats pour exercer ce que
l’on présente traditionnellement comme
l’essence même de la profession d’avocat.
L’immense majorité des cabinets d’avocats, quelle que soit leur
taille, leur origine, leur spécialité pratiquent le contentieux.
La pratique du contentieux exige – et permet également de
développer – de grandes qualités rédactionnelles, de rigueur
et un certain goût pour la rhétorique et la joute oratoire.
Enfin, cette pratique requiert une excellente maîtrise du
droit processuel que des masters spécialisés et la pratique
permettent d’acquérir.
Même si l’arbitrage international reste un domaine de « niche »
dans lequel les places sont plus limitées, c’est un mode de
résolution des litiges qui se développe plus que jamais dans le
commerce international.
Au-delà des qualités de tout avocat qui pratique le contentieux
judiciaire, l’arbitrage international exige aussi la maîtrise d’une
ou plusieurs langues étrangères, un certain goût pour le droit
international (public et/ou privé) et une grande curiosité et
capacité d’adaptation.
Le point commun de ces deux pratiques est qu’elles permettent
de travailler sur une très grande diversité de dossiers. Car si les
questions processuelles restent centrales, le fond du dossier
peut être aussi varié que le droit de la construction, le droit de
l’environnement, le droit des sociétés, le droit des assurances
ou le droit de la propriété intellectuelle, etc. : il n’existe aucune
limite à l’exploration de nouvelles matières juridiques lorsque
l’on pratique le contentieux et l’arbitrage.
C’est non seulement cette diversité juridique qui rend cette
pratique aussi passionnante que stimulante mais aussi la
diversité des questions factuelles et techniques que chaque
dossier implique de découvrir, de comprendre et de pouvoir
expliquer aux magistrats et aux arbitres.
La part du contentieux dans l’activité
juridique reste essentielle. Les évolutions
se sont produites dans deux directions.
Tout d’abord, le contentieux classique,
celui qui se déroule devant les juridictions étatiques, s’est
spécialisé et diversifié. Désormais, aux c tés du contentieux
civil ou commercial, social, pénal ou administratif, on rencontre
des contentieux particuliers comme le contentieux devant les
autorités administratives indépendantes ou, dans le domaine
international, le contentieux communautaire ou des droits de
l’homme. Ensuite, dans le domaine interne et international des
affaires, l’arbitrage et les modes dits alternatifs de règlement des
conflits sont devenus des domaines à part entière. Il convient
cependant de ne pas les opposer mais au contraire d’en
comprendre la complémentarité.
Les futurs spécialistes du règlement des litiges devront être
capables, non seulement d’en connaître toutes les formes, mais
encore d’en maîtriser la complémentarité, c’est-à-dire de savoir
lequel choisir et comment passer de l’un à l’autre.
Des carrières encore plus intéressantes s’ouvriront à ceux qui
allieront la maîtrise de langues étrangères et/ou d’une matière
de fond (droit civil, commercial, international, social, pénal etc.).
ARBITRAGE ET CONTENTIEUX
Raphael Kaminsky
Avocat associé
Charles Jarrosson
Professeur à l’Université Panthéon-Assas (Paris II)
Directeur du Master 2 Contentieux, arbitrage et modes
alternatifs de règlement des conflits