Guide des formations juridiques 2016 - page 231

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Le droit international public suscite
scepticisme et railleries récurrentes quant
à son efficacité, voire sa juridicité, autant
qu’enthousiasme, idéalisme et illusions quant à sa capacité
à pacifier et structurer seul la société internationale. S’y
confronter, c’est remonter inlassablement aux origines du droit
comme technique de régulation sociale et de l’Etat comme
institution souveraine. L’exercice n’a pourtant rien de statique.
En effet, sans plus obéir à une délimitation ou règle d’exclusion
a priori, le droit international public contemporain déploie à
l’égard d’objets (relations pacifiques et belliqueuses entre
Etats, entités non étatiques bousculant l’ordre des Etats,
droits de la personne humaine, commerce et investissements
internationaux, protection de l’environnement, crimes
internationaux, Internet…) et de sujets (Etats, personnes
privées, organisations internationales publiques, privées,
hybrides / non ou inter- gouvernementales) des techniques
qui, soit, empruntent aux droits internes, soit, lui sont spécifiques
(contre-mesures ou instruments de contr le forgés dans les
organisations internationales par ex.).
Le potentiel de ces techniques est loin d’être épuisé, qu’il
soit pratique (en défense des intérêts établis ou d’une cause
nouvelle) ou intellectuel (en revenant sur la philosophie, l’histoire,
la prétention à l’universalité du droit international).
Sans être l’ultime recours parfois espéré, le droit international est
aujourd’hui à l’expert et au justiciable d’un indispensable recours.
Evelyne Lagrange
Professeur de droit public
Ecole de droit de la Sorbonne – Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Directeur du master recherche Droit international et organisations internationales
DROIT INTERNATIONAL PUBLIC
A l’ère de la globalisation du monde et
à l’heure où la menace terroriste se fait
de plus en plus vive en Europe et hors
de ses frontières, le Droit International
Public occupe une place grandissante.
S’intéresser aux relations internationales,
diplomatiques et consulaires permet de comprendre les
enjeux géopolitiques auquel est confronté notre monde.
Etudier les Droits de l’Homme et le Droit des Conflits Armés
permet surtout de devenir un véritable acteur de la prévention
et/ou de la répression des crimes internationaux, et donc de
contribuer activement à la paix et sécurité mondiales.
Les universités françaises dispensent un enseignement
très compétent en la matière, alliant cours théoriques,
simulations de procès ou encore travaux de recherche. Les
débouchés sont nombreux et variés, qu’il s’agisse d’exercer
la profession de juriste ou consultant au profit d’organisations
internationales, ministères, cabinets d’avocats spécialisés ou
encore juridictions internationales.
Le milieu étant très spécifique et particulièrement difficile
d’accès en raison du nombre élevé de candidatures à de
tels postes, il est conseillé d’anticiper sa démarche en amont
en se dotant d’un réseau développé et d’intégrer un stage
au sein de l’une de ces institutions. Se démarquer par la
maîtrise de langues rares ou l’ouverture sur un environnement
multiculturel sont d’autres atouts non négligeables.
Vanessa LAHMY
Juriste spécialiste Droit international public
Conseillère Juridique Justice pénale Internationale
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