Guide des formations juridiques 2016 - page 16

CONSEILS ORIENTATION
-
CONSEILS
16
QU’EST-CEQU’UNCOLLÈGEDEDROIT ?
Le
collège de droit
(parfois aussi connu sous le
nom « d’école de droit ») est une filière sélective
proposée par plusieurs universités en France et
s’adressant à des étudiants d’un très bon niveau
scolaire. Recrutés sur dossier directement après
le baccalauréat, pendant la licence ou durant le
Master, les étudiants du Collège suivront des
cours de complément en sus du cursus tradition-
nel proposé en faculté de droit. Ces séminaires
et conférences de méthode supplémentaires
visent à enrichir leur culture générale, les ouvrir
à d’autres matières que les sciences juridiques
pures et faire d’eux rien de moins que des ju-
ristes d’un niveau exceptionnel.
QU’EST-CE QU’UN MAGISTÈRE ?
Magistère,
nom masculin, du latin liturgique ma-
gisterium issu de magister (« maitre »).
Créés en 1985 à l’initiative du Ministre de l’édu-
cation nationale d’alors Jean-Pierre Chevène-
ment, ces formations créées dans les universités
et les Ecoles normales supérieures ont vocation
à « donner à l’université les moyens de concur-
rencer les grandes écoles », pour reprendre les
termes d’Alain Cordier, Président de l’Associa-
tion générale des responsables de magistères.
Le magistère est très exactement un dipl me
d’excellence universitaire
français à accrédita-
tion nationale, préparé en trois ans, après deux
premières années d’études supérieures. En plus
de suivre les enseignements classiques dispen-
sés en L3, M1 et M2, les étudiants profiteront de
cours plus nombreux et plus pointus dans la spé-
cialité du magistère auquel ils appartiennent. La
plupart du temps, l’entrée en magistère se fait en
L3, mais il est parfois possible d’accéder à un ma-
gistère directement en M1 ou M2 ; le nombre de
places disponibles est en revanche plus réduit et
tous lesmagistères n’ouvrent pas cette possibilité.
L’ambition de ces deux types de formation est
alors double : former à haut niveau des étudiants
choisis et rendre ses lettres de noblesse à un
système universitaire en perte de compétitivité.
LE COLLÈGE DE DROIT ET LE MAGIS-
TÈRE : DES FORMATIONS VRAIMENT
DIFFÉRENTES DE L’UNIVERSITÉ ?
Le
collège de droit
comporte de nombreuses
différences par rapport à un cursus classique de
faculté. Tout d’abord, tous les collèges de droit à
l’exception de l’école de droit de Paris 1 proposent
entre quarante et deux-cent quarante heures
par an de séminaires et de conférences de mé-
thodes, en complément des matières fondamen-
tales de licence ou de Master. Le net avantage
de ce projet pédagogique est la promotion d’une
importante ouverture intellectuelle : des matières
comme l’économie-gestion ou les affaires interna-
tionales sont par exemple enseignées au Collège
de Paris 2. Néanmoins, la contrepartie prévisible
à cette rallonge d’enseignements est une
charge
de travail supérieure
à celle requise dans un
parcours traditionnel ainsi qu’une plus grande exi-
gence des enseignants vis-à-vis de ces étudiants
triés sur le volet.
Les promotions sont aussi
plus restreintes :
les cours sont donnés en pe-
tits groupes à l’exception des cours magistraux.
Cela permet une réelle émulation entre élèves, le
potentiel de chacun peut être exploité pleinement
tout en profitant aux autres étudiants du Collège.
QUANT AU
MAGISTÈRE
, IL DIFFÈRE
AUSSI GRANDEMENT D’UNE FORMA-
TION CLASSIQUE SUIVIE EN FACULTÉ.
Le Magistère n’est clairement pas une forma-
tion généraliste en droit
et chaque Magistère
propose un semblant de spécialisation dès la
première année, soit dès la L3 (par exemple :
Orientation Droit public des affaires à Montpellier,
Droit des nouvelles technologies à Poitiers...).
Afin de tirer un maximum profit de ce type de
cursus, il est donc préférable d’avoir dès la L2
une idée claire de son projet professionnel, ou du
moins du domaine auquel on se destine. De plus,
les étudiants de Magistère alternent entre cours
magistraux à l’université et cours obligatoires en
petits effectifs, spécifiques au Magistère.
D’autre part, le Magistère comble un manque
souvent constaté à l’université : la faiblesse
des réseaux d’anciens élèves. Le système Ma-
gistère, lui, pallie ces écueils.
Les très denses
réseaux d’anciens élèves y sont légions,
LES FILIÈRES JURIDIQUES D’EXCELLENCE :
MAGISTÈRES ET COLLÈGES DE DROIT
Delphine Sitbon pour Carrières-juridiques.com
1...,6,7,8,9,10,11,12,13,14,15 17,18,19,20,21,22,23,24,25,26,...388
Powered by FlippingBook