INSERTION PROFESSIONNELLE
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CONSEILS
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LES PREMIERS PAS DE JEUNES PROFESSIONNELS DU DROIT
Guide des Formations : Comment s’est déroulée votre insertion profes-
sionnelle ?
Laurent Bibaut :
En parallèle de mes études, j’ai réalisé mes stages
à chaque fois en fiscalité dans différents types de cabinets (« Big 4 »,
cabinets d’avocats français ou américain) avant de débuter ma pre-
mière collaboration en tant qu’avocat fiscaliste dans un cabinet d’origine
anglo-saxonne. J’ai rejoint un an plus tard un « Big 4 », toujours en droit fiscal.
G. F. : Aquoi ressemble votre quotidien?
L.B.:
Je travaille pour plusieurs associés au sein de mon cabinet ce qui me
permet de traiter des dossiers variés au quotidien. Je travaille ainsi tant en
conseil (e.g., fiscalitédes opérations deM&A, fiscalité internationaledes grands
groupes) qu’en contentieux fiscal. Mon cabinet m’a également permis de partir
àNYCpendant 6mois afin d’assister des sociétés USmultinationales sur leurs
problématiques de fiscalité française.
G. F. : Quelles sont les qualités indispensables pour être avocat?
L.B.:
Il me semble qu’il faut savoir s’adapter rapidement à la variété des sujets
traités. Il est aussi indispensable d’avoir la capacité de traiter des flux impor-
tants d’information afin de les restituer de façon simple et compréhensible. On
ne donne pas une information de la même manière à un directeur fiscal, un
responsable comptable, un directeur financier ou à un manager de fonds d’in-
vestissement. Il faut de plus savoir être créatif ; Jean Giraudoux disait d’ailleurs
du droit que c’était la plus « puissante des écoles de l’imagination ». Enfin, il faut
être endurant et rigoureux.
G. F. : Si vousaviezunconseil àdonner auxétudiantssedestinant àcette
carrière, quel serait-il?
L.B.:
D’abord, choisir d’exercer dans la spécialité du droit que l’on préfère.
Ensuite, bien cibler le type de structure dans laquelle on veut commencer à
exercer dans la mesure où le « quotidien » tel que décrit ci-dessus peut être
radicalement différent d’un cabinet à l’autre. Enfin, accorder de l’importanceaux
langues étrangères et à la dimension « économique » du droit.
On n’a pas toujours la chance d’avoir dans son carnet d’adresse des contacts de jeunes professionnels entrés récemment dans la vie
active. Et pourtant, leur témoignage s’avère souvent essentiel pour bien s’orienter. Le guide des formations juridiques vous offre cette op-
portunité : six jeunes professionnels de six métiers différents ont accepté de vous raconter leurs premiers pas dans la vie active.
Quel a été leur parcours étudiant ? En quoi consiste leur métier ? Comment se déroule leur quotidien ? Ils vous donnent les éléments qui
leur paraissent importants pour exercer au mieux leur métier. Lieutenant, avocat, responsable qualité, juriste, RH , notaire et consultant
vous livrent les secrets de leur réussite.
Guide des Formations : Quel niveau d’étude est
nécessaire afin de parvenir au métier de Lieute-
nant de Police ?
Eloïse Brasi :
Pour pouvoir accéder au concours
de Lieutenant de Police une Licence III suffit et ce
quel que soit le domaine. Néanmoins, au regard du
nombre de places de plus en plus limité et, de facto,
du niveau des candidats de plus en plus élevé, il
convient de privilégier au moins un an de préparation
avant de tenter le concours. En effet, dans ma pro-
motion, la 18ème, seule un élève était titulaire d’une
licence. Pour la plupart, nous étions titulaire d’unMas-
ter II, voire d’un Doctorat. La réussite à ce concours est conditionnée par
de solides connaissances, non seulement en droit mais aussi en culture
générale, ainsi qu’une méthodologie rigoureuse.
G. F. : En quoi consiste votre activité de Lieutenant de Police au
sein du Commissariat d’Argenteuil ?
E. B. :
En tant que Lieutenant de Police, je dirige 180 fonctionnaires
et plus particulièrement 40 d’entre eux constituant les unités d’ap-
pui dont fait partie la Brigade Anti Criminalité (BAC). Mon travaille
consiste en l’étude de la délinquance sur ma circonscription et, en
fonction des résultats de mes analyses, à mettre en place des opé-
rations ciblées afin de tenter d’endiguer ces phénomènes. J’oriente
donc, quotidiennement, l’activité de mes fonctionnaires en fonction
de l’actualité criminelle et/ou délictuelle mais, également, en fonc-
tion des instructions que je reçois moi-même de ma hiérarchie. Je
suis sur un poste éminent opérationnel et managérial qui suppose
de savoir prendre des décisions en un temps très court et surtout
de savoir faire en sorte qu’elles suscitent l’adhésion ou au moins
l’acceptation des fonctionnaires qui devront l’exécuter.
G. F. : Quelles sont selon vous les qualités indispensables pour
pouvoir exercer la fonction de Lieutenant de Police ?
E. B. :
Selon moi la qualité première d’un bon Officier de Police est
l’humilité. De plus, pour pouvoir exercer ces fonctions, il faut être
capable de discernement et être muni d’une intelligence pratique
développée. Enfin, il convient d’exercer ces fonctions avec éthique
et déontologie.
LIEUTENANT DE POLICE
Eloïse Brasi,
Lieutenant
de Police au
Commissariat
d’Argenteuil (95)
Laurent Bibaut,
Avocat fiscaliste dans un« Big 4 »
Master 2 droit du commerce international - Sorbonne
Ecole de Formation du Barreau
Master 1 et 2 en droit des affaires - Université d’Aix-en-Provence
AVOCAT